Vous vous apprêtez à réaliser des travaux de construction. Vous êtes un peu perdu et vous vous interrogez sur les termes “autorisation de construire” et “permis de construire” ? Quelle est la différence entre ces deux termes ?
On vous explique tout !
Cette confusion terminologique est fréquente et peut conduire à des erreurs dans vos démarches administratives et donc ralentir vos projets et surtout vous coûter de l’argent.
La distinction entre ces deux appellations relève avant tout du vocabulaire juridique et de l’évolution de la réglementation française en matière d’urbanisme. Comprendre cette nuance vous permettra de mieux appréhender le système français des autorisations d’urbanisme et d’adapter vos démarches en conséquence.
La différence majeure entre l’autorisation de construire et le permis de construire est la superficie :
- Lorsque les travaux créent une surface inférieure à 5m², vous n’avez besoin d’aucun document.
- Lorsque les travaux créent une surface de 5 à 20m², vous aurez besoin d’une autorisation de construire.
- Lorsque c’est supérieur à 20m², il vous faudra un permis de construire
Dans cet article détaillé, nous clarifions définitivement cette distinction, explorons l’évolution historique de ces termes et vous présentons le panorama complet des autorisations d’urbanisme actuellement en vigueur en France. Pour finir, nous vous donnerons quelques conseils pour choisir la bonne procédure
Vous êtes prêt ? Allez c’est parti !
Définition et clarification terminologique
La première différence entre les deux mots se fait dans le dictionnaire. Nous allons voir la définition de chacun de ces termes.
L’autorisation de construire : un terme générique
Une autorisation de construire constitue un terme générique qui englobe l’ensemble des autorisations administratives nécessaires pour réaliser des travaux de construction, d’aménagement ou de démolition. Cette expression désigne de manière globale toutes les démarches administratives obligatoires avant d’entreprendre des travaux.
La délivrance d’une autorisation d’urbanisme permet à la commune de vérifier que les travaux sont conformes aux règles d’urbanisme. Cette vérification s’applique quel que soit le type d’autorisation demandée, qu’il s’agisse d’un permis ou d’une déclaration.
Le terme “autorisation de construire” recouvre donc plusieurs types de procédures administratives distinctes, chacune répondant à des critères spécifiques selon la nature et l’ampleur du projet envisagé.

Le permis de construire : une autorisation spécifique
Le permis de construire représente un type particulier d’autorisation de construire. Le permis de construire est une autorisation administrative obligatoire qui permet à toute personne (physique ou morale, publique ou privée) d’édifier une construction.
Cette autorisation spécifique s’applique aux projets de construction les plus importants, notamment :
- Les constructions neuves dépassant 20 m² de surface de plancher
- Les extensions importantes de constructions existantes
- Les constructions situées dans des secteurs protégés
- Les établissements recevant du public
Le permis de construire est un dossier administratif, faisant partie des autorisations d’urbanisme comme la déclaration préalable de travaux, qui permet aux services d’urbanisme de votre commune de vérifier que votre projet respecte les règles et codes de l’urbanisme.
L’évolution du système français des autorisations d’urbanisme
Les travaux et les constructions existent depuis très longtemps et les réglementations associées n’ont cessé d’évoluer. La loi française, en particulier, a connu de nombreux changements au fil du temps. Découvrons ensemble l’histoire récente des autorisations d’urbanisme.
La réforme de 2007 : une simplification majeure
La réforme des permis de construire et des autres autorisations d’urbanisme, issue de l’ordonnance du 8 décembre 2005 entrée en vigueur le 1er octobre 2007, a simplifié les différents mécanismes de contrôle des constructions et des aménagements.
Cette réforme majeure a profondément transformé le paysage administratif français en matière de construction. Avant 2007, le système français comptait quinze régimes différents d’autorisation et de déclaration, créant une complexité administrative considérable pour les porteurs de projets.
La simplification opérée par cette réforme a permis de clarifier les démarches et de réduire significativement les délais d’instruction. Cette évolution explique en partie la persistance de certaines confusions terminologiques, notamment entre “autorisation de construire” et “permis de construire”.
Le nouveau système : trois autorisations et une déclaration
C’est ainsi que les onze régimes différents d’autorisation et les quatre régimes de déclaration précédents ont été regroupés en trois autorisations (permis de construire, permis d’aménager, permis de démolir) et une déclaration préalable.
Cette restructuration a établi un système cohérent et lisible :
- Trois types de permis pour les projets les plus importants
- Une déclaration préalable pour les travaux de moindre ampleur
- Des critères précis pour déterminer l’autorisation nécessaire
Le terme “autorisation de construire” peut donc désigner indifféremment l’un de ces quatre types de procédures, tandis que le “permis de construire” ne concerne qu’une catégorie spécifique d’autorisation.
Les différents types d’autorisations d’urbanisme actuelles
Même si nous connaissons tous le permis de construire, saviez-vous qu’il y a plusieurs autres autorisations d’urbanisme ? Nous allons commencer par l’autorisation numéro 1 en France.
Le permis de construire : l’autorisation principale
Le permis de construire constitue l’autorisation d’urbanisme la plus courante et la plus connue du grand public. Cette procédure s’impose pour la majorité des projets de construction neuve et d’extension importante.
Les seuils d’application du permis de construire sont :
- Construction neuve de plus de 20 m² de surface de plancher
- Extension portant la surface totale au-delà de 150 m²
- Construction en secteur sauvegardé, quelle que soit la surface
- Modification du volume d’un bâtiment existant
La procédure d’instruction du permis de construire nécessite généralement un délai de 2 mois pour les maisons individuelles et 3 mois pour les autres constructions. Le dossier doit être complet et inclure tous les documents techniques requis.

Le permis d’aménager : pour les opérations d’ensemble
Le permis d’aménager s’applique aux opérations d’aménagement foncier et de division de terrains. Cette autorisation de construire concerne principalement les lotissements, les aménagements de campings et les opérations d’ensemble.
Les projets soumis au permis d’aménager incluent :
- Les lotissements créant plus de 2 lots
- Les remembrements fonciers
- Les installations de résidences mobiles
- Les aménagements de terrains de camping
Cette autorisation nécessite une instruction plus complexe intégrant les aspects d’aménagement urbain, de viabilisation et d’équipements publics. Le délai d’instruction standard est de 3 mois.
Le permis de démolir : pour les destructions
Le permis de démolir constitue une autorisation de construire spécifique aux opérations de démolition. Cette procédure s’impose dans certaines communes et pour certains types de bâtiments protégés.
Les situations nécessitant un permis de démolir sont :
- Démolition dans une commune dotée d’un PLU imposant cette obligation
- Destruction de bâtiments situés dans un secteur sauvegardé
- Démolition d’immeubles inscrits à l’inventaire du patrimoine
L’instruction de cette autorisation examine notamment l’impact paysager et patrimonial de la démolition envisagée. Des mesures compensatoires peuvent être imposées.
La déclaration préalable : la procédure simplifiée
La déclaration préalable de travaux représente une autorisation de construire allégée pour les projets de faible importance. Cette procédure simplifie les démarches tout en maintenant le contrôle administratif nécessaire.
Du point de vue pratique du demandeur, la différence entre une « déclaration » et une « autorisation » est inexistante. En effet, la déclaration préalable constitue bien une autorisation administrative, malgré sa dénomination.
Les travaux soumis à déclaration préalable comprennent :
- Les extensions de moins de 20 m² de surface de plancher
- Les modifications de façades
- Les clôtures et portails
- Les piscines de moins de 100 m²
- Les abris de jardin de moins de 20 m²
Les critères de distinction pratiques
Nous l’avons vu dans l’introduction, il existe des critères pour savoir si nous devons avoir une autorisation ou un permis. Le premier critère et le plus courant est la surface.
Surface de plancher et emprise au sol
La surface de plancher constitue le critère principal pour distinguer les différents types d’autorisations de construire. Ce seuil détermine directement le niveau d’autorisation requis pour votre projet.
Les seuils de référence sont :
- Moins de 5 m² : aucune autorisation généralement requise
- De 5 à 20 m² : déclaration préalable de travaux
- Plus de 20 m² : permis de construire obligatoire
- Plus de 150 m² : recours à un architecte obligatoire
L’emprise au sol complète ce critère en prenant en compte la projection verticale du volume de la construction sur le terrain. Ces deux mesures déterminent conjointement le type d’autorisation nécessaire.
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Nature des travaux et impact architectural
La nature des travaux influence également le choix de l’autorisation de construire appropriée. Certains travaux nécessitent un permis de construire indépendamment de leur surface, en raison de leur impact sur l’aspect extérieur du bâtiment.
Les travaux à fort impact architectural comprennent :
- Les surélévations de bâtiments existants
- Les modifications de toiture importantes
- Les créations d’ouvertures en façade
- Les changements de destination d’un local
Ces interventions requièrent généralement un permis de construire, même si leur surface reste limitée, car elles modifient significativement l’aspect architectural du bâtiment.
Localisation géographique du projet
La localisation géographique peut modifier les seuils d’application des différentes autorisations de construire. Certains secteurs bénéficient de règles particulières qui abaissent ou élèvent les seuils standard.
Les zones à réglementation spécifique incluent :
- Les secteurs sauvegardés et les ZPPAUP
- Les abords des monuments historiques
- Les sites classés et inscrits
- Les zones de montagne et littorales
Dans ces secteurs, une déclaration préalable peut s’imposer pour des travaux habituellement exempts d’autorisation, ou un permis de construire peut être requis dès les premiers mètres carrés.
Procédures et délais d’instruction
Dans le mille-feuille administratif français, nous savons qu’obtenir des documents nécessaires au commencement de nos travaux peut être long et fastidieux…
Constitution des dossiers de demande
La constitution du dossier diffère selon le type d’autorisation de construire demandée. Chaque procédure nécessite des formulaires spécifiques et des pièces justificatives adaptées à l’ampleur du projet.
Pour une déclaration préalable, le dossier comprend :
- Le formulaire Cerfa n°13703
- Un plan de situation du terrain
- Un plan de masse des constructions
- Des photos de l’environnement proche
Pour un permis de construire, le dossier s’enrichit de :
- Le formulaire Cerfa adapté au type de construction
- Des plans détaillés des façades et toitures
- Une notice descriptive du projet
- Une étude d’impact si nécessaire
Délais d’instruction et recours
Les délais d’instruction varient selon le type d’autorisation de construire demandée et la complexité du dossier présenté. Ces délais commencent à courir dès le dépôt du dossier complet en mairie.
Le récapitulatif des délais réglementaires :
- Déclaration préalable : 1 mois
- Permis de construire maison individuelle : 2 mois
- Permis de construire autre : 3 mois
- Permis d’aménager : 3 mois
- Permis de démolir : 2 mois
En cas de refus ou de silence de l’administration, des recours sont possibles. Le recours gracieux auprès de l’autorité compétente doit être exercé dans les deux mois suivant la notification de la décision.

Conseils pratiques pour choisir la bonne procédure
Dans une volonté de gagner du temps mais surtout de choisir la bonne procédure, on vous donne quelques conseils à appliquer.
Évaluation préliminaire de votre projet
L’évaluation préliminaire de votre projet constitue une étape essentielle pour identifier l’autorisation de construire appropriée. Cette analyse doit prendre en compte tous les aspects techniques et réglementaires de votre projet.
Les éléments à examiner incluent :
- Les dimensions exactes de la construction projetée
- L’impact visuel sur l’environnement immédiat
- La localisation précise dans la commune
- Les contraintes particulières du terrain
Cette évaluation vous permet d’éviter les erreurs de procédure qui peuvent retarder significativement la réalisation de votre projet. Une consultation préalable des services d’urbanisme peut s’avérer très utile.
Consultation des documents d’urbanisme
La consultation des documents d’urbanisme locaux s’impose avant tout dépôt de demande d’autorisation de construire. Ces documents précisent les règles applicables sur votre terrain et peuvent modifier les seuils standard.
Les documents à consulter prioritairement sont :
- Le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou le Plan d’Occupation des Sols (POS)
- Le règlement de lotissement s’il existe
- Les servitudes d’utilité publique
- Les cahiers des charges architecturaux
Cette consultation vous renseigne sur les contraintes spécifiques à respecter et vous aide à adapter votre projet aux exigences locales. Elle peut révéler des obligations particulières non apparentes au premier regard.
Accompagnement professionnel
L’accompagnement professionnel peut faciliter grandement vos démarches d’autorisation de construire, particulièrement pour les projets complexes ou situés dans des zones sensibles.
Cette assistance professionnelle optimise vos chances d’obtenir rapidement l’autorisation souhaitée et vous fait éviter les écueils procéduraux. L’investissement initial se révèle souvent rentable par les gains de temps réalisés.
Vous avez toutes les clés en main pour choisir la bonne procédure
La distinction entre “autorisation de construire” et “permis de construire” relève essentiellement du niveau de précision terminologique. L’autorisation de construire constitue le terme générique englobant toutes les procédures administratives nécessaires pour réaliser des travaux, tandis que le permis de construire désigne un type spécifique d’autorisation pour les projets les plus importants.
Cette clarification terminologique vous permet de mieux comprendre le système français des autorisations d’urbanisme et d’adapter vos démarches en conséquence. Chaque type d’autorisation répond à des critères précis et suit une procédure d’instruction spécifique.
La réussite de votre projet de construction dépend largement de l’identification correcte de l’autorisation requise et de la qualité de votre dossier de demande.